Peu d’ouvrage coréens, à ma connaissance, sur ce thème.
Rien, non plus, dans les diverses revues qui ont une ligne éditoriale culturelle et qui ciblent un lectorat étranger.
Et pourtant, elles me semblent représenter une des spécificités de la Coréanité et structurer l’imaginaire de ce pays.
A preuve, l’activité déployée par les nombreuses associations, regroupant les « chasseurs de pierres » qui arpentent les berges des rivières ou les flancs des montagnes, qui se réunissent régulièrement pour se montrer leurs trouvailles, publient de luxueux catalogues où sont référencées les pierres sélectionnées ( photo en couleur, dimensions ), éditent des revues, organisent expositions et concours.
J’utilise à dessein le terme de chasseur, bien plutôt que celui de collectionneur, car, dans ce genre de quête, sait-on ce que l’on cherche et a-t-on jamais fini de chercher ? Alors qu’une collection, un fois réunie le dernier élèment, est terminée et devenue,en quelque sorte, sans objet. ?
La différence entre ce que j’appellerai, faute de mieux, « l’esthétique lapidaire » coréenne et celle de la Chine ou du Japon, pour ne parler que de ces deux pays, apparaît nettement, illustrant par là une des modalités du rapport entretenu avec les forces naturelles et le cosmos.
Séjournant en Corée en février dernier, quatre « chasseurs » chevronnés m’ont invité à me joindre à eux. Nous sommes donc partis un matin sur les bords du Han, à environ 80 kilomètres en amont de Séoul. Là, sous un beau soleil de fin d’hiver, dans un décor lunaire, courbés en deux, armés d’une petite binette qui permet de retourner les galets, nous avons cherché la perle rare, c’est-à-dire la pierre qui vous parlera, celle dont la forme, le poids, la texture et la couleur vous attendent à un endroit précis de toute éternité.
Rien à voir avec la géologie, la minéralogie ou la gemmologie. Nul besoin de sortir de l’Ecole des Mines ou descendre d’une lignée de diamantaires anversois.
Seulement se fier au hasard objectif qui vous mettra en présence de la pièce manquante d’un des nombreux puzzles qui gisent en vous et qui vous donnera l’un des mots de la fin après lequel vous courez.
Sculpture, certes, que ce morceau de roche, roulé par le flot, poli et déformé par ses contacts avec les autres cailloux.
Mais aussi phrase, car il parle à l’imaginaire.
Mais aussi tableau où les traits de pinceau sont les nervures et les affleurements de certains composants.
Nous n’étions pas les seuls sur le site, sachant, qu’au moment de la décrue des eaux, des passionnés passent la nuit sous la tente pour être les premiers à découvrir le nouveau paysage minéral que révèle le fleuve et qu’a remodelé le très fort courant.
L’élue sera exposée sur un lit de sable fin et jaune répandu dans une sorte de plateau en terre vernissée de faible profondeur et de forme variable, à moins que ce ne soit sur un socle en bois rare, sculpté tout exprès et qui, tel l’encadrement d’une photo, souligne sa signification, mais sans l’écraser.
Donc une parenté fort lointaine avec la présentation, très apprêtée, de certaines pierres chinoise, dûment serties dans un cadre en bois finement ouvragé, posé sur un piètement lui aussi travaillé.
Aucune manipulation ne l’altère.
Elle demeure, comme disent les antiquaires, dans son jus. Ni polissage, ni meulage, ni perçage, ni sciage en tranches. Pas d’intrusion dans son intimité. Ellle est telle quelle, dans sa nudité, ainsi que les eaux la laissèrent découverte ou l’érosion la fit.
Tout au plus, et en fonction de son grain, sera-t-elle être humidifiée à l’aide d’un vaporisateur ou ointe d’une crême pour la peau, afin d’accentuer, de façon temporaire, à l’instar d’un éclairage, certaines de ses caractéristiques.
Assistant à une rénion d’une association au cours de laquelle étaient photographiées des pierres destinées à figurer dans un catalogue, il fallait voir avec quel soin méticuleux et quelles maternelles attentions leurs propriétaires, les mains gantées de blanc, les déballaient et les préparaient avant de les présenter au photographe professionnel qui, lui-même, lissait à l’aide d’un pinceau le lit de sable et orientait le plateau pour offrir le meilleur profil.
Les Coréens savent-ils que les surréalistes français se sont intéressés aux pierres ? Ont-ils lu Langue de pierres, le court texte d‘André Breton qui brosse un tableau saisissant d’une excursion sur les rives du Lot et de sa rencontre avec des agates d’une telle beauté qu’elles lui donnèrent l’illusion de fouler le sol du paradis terrestre, en agissant sur son esprit à la manière d’un stupéfiant ?
Le Galet, de Francis Ponge, a-t-il été traduit, ainsi que L’Ecriture des pierres de Roger Caillois, Pierres Imagées de Jurgis Baltrusaitis, From afar it was an island de Bruno Munari, et, plus récemment, de Gérard Macé, Pierres de Rêve et Où grandissent les pierres ?
Et ceci pour ne citer que quelques ouvrages figurant sur les rayons de ma bibliothèque, voisins de pierres, loquaces témoins de mes chasses personnelles auxquelles me lie une précieuse affinité.
Breton imaginait que deux pierres qu’il avait trouvées et baptisées le Cacique et la Tortue, en raison de leur morphologie, s’entretenaient des mystères des commencements et des fins.
De quoi être pétrifié !
De quoi être pétrifié !
Bonjour,
je suis très curieuse de connaitre exactement l’endorit où vous étiez au bord de la riviére à 80 klm de Séoul. Car je vais faire une résidence d’artiste de septembre à novembre 2012 et je cherche des lieux où je peux trouver de beaux cailloux dans les rivières.
je vous remercie bien d’avance pour votre réponse.
Nathalie Savey
Bonjour
Je suis alle sur les bords du Han emmene par deux collectionneurs de pierres
En fait il n y a pas d endroits privilegies
Le meilleur moment pour cette cueillette d un genre particulier c est apres la fonte des neiges lorsque les eaux commencent a baisser Tous les galets ont ete brasses et remues
Il existe a Seoul des clubs de collectionneurs de pierres remarquables qui sont appelees pierres de reves ou souseok
A votre disposition pour de plus amples infos si vous le souhaitez
P S je suis en ce moment a Seoul
Bonjour,
Désolée, je viens juste de découvrir votre réponse, je l’attendais sur mon mail.
je vous remercie beaucoup de me répondre.
J’irai à Séoul du 2 septembre au 30 novembre pour une résidence d’artiste avec le musée d’art moderne de la ville de Séoul et le CEAAC de Strasbourg. Je suis photographe mon site est http://www.nathaliesavey.free.fr.
Je photographie des paysages à partir de pierres que je trouve intéressantes le long des rivières.En voyant mes deux séries de photos les montagnes rêvées et les éclaircies, vous comprendrez. j’aime beaucoup imaginer à partir des pierres.je partage vos préférences littéraires sur ce thème.A Séoul, je serai à la fois ravie de trouver des endroits à photographier le long de la rivière Han et aussi rencontrer des « amoureux » de pierres; si vous pouviez me donner des adresses ou des personnes que je puisse contacter à cette période, je serai extrênement ravie.
je vous remercie d’avance de votre réponse .
Nathalie Savey
Je me demandais ou vous etiez passee !
Je suis en ce moment a Seoul ou j’ai d’ailleurs expose dans une galerie des photos prises dans cette ville.
Les personnes du Musee d’Art Moderne doivent avoir les coordonnees des clubs de collectionneurs de pierres.
Pour ma part, j’en ai rencontre un, qui publie des ouvrages contenant des photos en couleur de pierres jugees remarquables. J’en ai 2 ou 3 a Paris.
Adresse e.mail du responsable: siyoung56@hanmail.net
Monsieur Jae hyuk LEE
Evidemment, il ne parle que le coreen…Sachez que la barriere de la langue est importante et que vous rencontrerez des personnes qui ne parlent pas anglais, ou qqfois de facon rudimentaire, non plus que le francais.
Le Musee trouvera peut-etre votre requete d’aller a la chasse aux pierres un peu etrange ???
Tenez-moi au courant de vos approches et n’hesitez pas a reprendre contact avec moi.
Bien cordialement.
Bonjour,
Félicitations pour votre exposition à Séoul
Est-ce que Mr Jae hyuk LEE est sur Séoul ou Paris ?
Su place, effectivement les gens du musée pouront m’aider dans mes démarches.j’espère qu’ils ne seront pas étonnés car j’ai été choisi à cause de mon travail et je photographie la pierre.
Je cherche par ailleurs un hôtel ou un lieu agréable pour acceuillir ma famille durant 15 jours à Séoul, auriez-vous une adresse à me conseiller dans le genre authentique ou original mais pas Hilton !?
Merci d’avance de votre réponse.
Bien cordialement.
Nathalie Savey
1/ L »homme de pierres »
Il habite Seoul et ne parle pas anglais.
Vous pouvez vous recommander de moi, meme si je ne l’ai pas vu depuis deux ans.
2/ les guest houses
Elles sont legion a Seoul.
Je vous conseille le quartier de Bukcheon, a l’est du Palais Kyongbok, au nord du Han, tres central.
Consultez le site de l’Office coreen du Tourisme a Paris, ainsi que celui-ci : http://www.rkj.co.kr
Le guide Lonely Planet est a consulter aussi.
Le Won est inconvertible. Les cartes de credit sont massivement utilisees, meme pour des achats d’un tres faible montant.
Juillet et aout sont chauds, voire TRES chauds, et humides, avec possibilite de typhons…
A votre disposition,
Bien cordialement.